Se connecter c'est s'unir, établir un lien, un contact. Nous avons poussé très loin notre capacité intellectuelle, mais peut-être avons-nous oublié qu'il existe d'autres moyens d'appréhender la réalité : l'intelligence du corps, des émotions, de l'inconscient. C'est une connaissance différente, complémentaire de la raison, que si nous n'écoutons pas, crée un déséquilibre qui se manifeste extérieurement.
Au pays de Descartes nos esprits sont devenus rationnels, intellectuels et logiques, laissant de côté le corps et tous ses talents. Ainsi, la plupart des personnes ont un corps qu'ils utilisent juste pour transporter leur tête. Tout ce qui fais partie du bas, n'est pas important, on n'écoute pas ses sensations, on ne sait pas ce que l'on ressent, quant à identifier ses émotions n'en parlons pas, notre vocabulaire se réduit à « ça va » ou « ça va pas ». Résultat, nous avons peu à peu perdu le contact avec nous-même et de là avec nos valeurs et nos besoins.
Paradoxalement la connexion au monde extérieur à internet aux réseaux et autres se fait très simplement et rapidement. Dans cette dynamique notre attention est constamment fixé vers l'extérieur, on accepte, on obéit et on croit ce qu'on nous dit. On écoute tout le monde sauf soi, continuant ainsi à être un inconnu pour soi-même.
C'est la perte du « sens » de ce que nous faisons, de ce que nous vivons et qui sans prêter attention à ce qui nous anime intérieurement nous égare vers des illusions. Celles-ci, sont souvent source de division, de violence et de chaos en nous et à l'extérieur de nous.
Négliger cette connexion a un prix.
Sans notre boussole intérieure on se perd facilement. On se laisse facilement séduire par la forme qui inéluctablement fini par se dégrader et perdre de son intérêt. C'est ce que nous pouvons observer lorsque la beauté physique flétrie, ou lorsque le vêtement tant voulu et chérie passe de mode et devient laid. Automatiquement nous cherchons à le remplacer. On est donc toujours à la recherche de la forme au détriment du fond qui nourrit et l'on confond facilement désir avec besoin ce qui déclenche nos peurs.
De plus ne vivre qu'à partir de la tête créée de la douleur. Moins on est connecté à soi et plus le mental prend du pouvoir et plus on s'identifie à lui et plus il devient tyran et gouverne notre vie. Comprenez-moi bien, le mental est un outil nécessaire et fantastique sauf qu'il n'est pas nous.
C'est comme cela qu'un jour, on peut s'apercevoir que la vie que l'on mène ne nous correspond pas, que le désir d'être aimé vous a rendu certes gentil mais pas très vivant. Le désir d’obtenir telle chose ou telle personne sans comprendre au fond son réel besoin, amène à répéter les mêmes schémas. On se sent seul alors que l'on est accompagné et on fait semblant que tout va bien, malgré ce vide intérieur.
Que s'est-il passé, pourquoi avons-nous perdu ce qui était pourtant naturel en nous ?
Avant d'être programmé et conditionné, l'enfant sait tout cela mieux que l'adulte, sauf qu'il ne le pense pas, il le sent. Pour lui, dire oui ou non est facile, il sait écouter son intuition, libérer ses émotions et ne sais vivre qu'au présent.
Notre expérience de vie entouré d'interdits et d'obligations, réduisent peu à peu l'espace qui nous est propre. Face aux expériences de douleur et de violence on crée et on adopte des stratégies souvent inconscientes qui nous déconnectent de nous même et nous permettent de nous adapter au monde extérieur. L'une des stratégies la plus courante pour avoir moins mal et aussi adopté par éducation, est de se couper de ses émotions. L'ennui c'est que lorsqu'on se ferme aux émotions négatives, on se ferme aussi aux positives, jusqu'à ne plus sentir ni peine, ni joie.
« Il n'est pas sain de s'adapter à un monde qui est malade » Krishnamurti
Coupé de nous même le mental prend le relais, on est des-lors dans le faire, toujours à penser à la chose suivante sans pour autant y arrivé. On s'identifie tellement au discours de la pensée qu'on n'est jamais là, présent à la vie. De plus la pensé automatique ne se meut que sur deux temps, le passé avec ses vieux fichiers et le futur avec ses peurs du demain.
Hors il existe en chacun de nous, en chaque être humain, une dimension de conscience bien plus profonde qui par moments nous permet de traverser les couches épaisses de l'esprit. Quand cela ce produit, vous ressentez à nouveau la vie circuler en vous, vous sentez une paix intérieure et devenez créatif, joyeux et vivant.
Avez-vous déjà pris le temps de vous observer, d'écouter la nature de votre esprit et des pensées qui s'y trouvent? Comprenez vous ce que vous sentez et pourquoi vous le sentez ? Si tel n'est pas le cas, vous passez à côté de quelque chose d'essentiel.
Connaître le fonctionnement de notre esprit et de notre corps est le début au développement de soi. Si vous ne comprenez pas comment vous fonctionnez et ce qui vous anime, il est difficile de faire les bons choix. Vous aurez beau lire tous les livres de développement personnel et de psychologie, tant que ce n'est pas intégré en soi on reste au même point. Vos réactions, vos croyances, pourquoi vous faites certaines choses et d'autres pas, ce que vous attirez à vous sont la résultante de ce qui se passe à l'intérieur de vous.
Retour chez-soi.
Sortir de son conditionnement, demande de se connaître et d'accepter sa réalité avec bienveillance. Lorsque vous êtes conscient de vous-même, votre esprit devient présent et vif et votre corps s'allège, faites en l'expérience. Décidez d'un jour et écoutez-vous. Si chez vous c'est encombré, allez vous asseoir dans un parc, trouvez vous un endroit tranquille, accordez-vous un peu de temps et sentez-vous, observez-vous. Devenez un observateur, rien de plus. Ne cherchez pas à corriger ce que vous pensez, ni changer ce que vous sentez. Si vous sentez une émotion, ne la nommez pas, prenez simplement conscience qu'elle est là. La seule chose que vous devez faire est d'observer, permettre et accepter. Observez tout ce qu'il y a en vous comme au travers d'un microscope, ne vous identifiez pas. Éloignez de vous, pour un instant le mental avec sa notion de bien et de mal. Vous verrez c'est très intéressant et parfois surprenant, le corps ne ment pas.
Vous sentirez et verrez ce qu'il y a en vous et en chacun de nous, car nous sommes tous programmés et nous faisons tous partie de cette humanité. Il n'y a rien chez moi que je ne serai juger sans juger l'autre, ni sentir aucune douleur ou mal-être que n’importe quel être humain ai déjà senti.
Quand on comprend cela depuis l'intérieur, s'ouvre une nouvelle conscience d'où émane la compassion, l’empathie et une nouvelle perception de soi.
Si nous développons en nous cette connexion intérieure empreinte d'amour et de vie, elle s'exprimera naturellement en dehors de nous. C'est cela la beauté intérieure, la beauté et la liberté d'être-soi.
Carolina Orozco
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